Raymond Devos, magicien des mots et virtuose du langage, laisse derrière lui un héritage riche en humour, poésie et absurdité. Né en 1922 à Mouscron, en Belgique, et ayant passé la majeure partie de sa vie en France, Devos a conquis le cœur de nombreux francophones grâce à son style unique, oscillant entre jeu de mots, calembours et réflexions philosophiques. Son talent pour tordre le français de manière ludique lui a permis de jouer avec les mots comme peu savent le faire, transformant chaque spectacle en un véritable chef-d’œuvre linguistique.
À travers ses sketches et ses histoires, il a exploré les absurdités de la langue et de la vie quotidienne, laissant son public à la fois perplexe et profondément amusé. Sa capacité à jongler avec les mots tout en abordant des thèmes de la vie de tous les jours avec un regard neuf et espiègle est sans égal. Dans cet article, nous rendons hommage à ce grand artiste en partageant certaines de ses meilleures citations qui, nous l’espérons, vous feront sourire et réfléchir. Voici donc un florilège des pensées les plus marquantes et des réparties les plus vives de Raymond Devos, un véritable artisan du langage.
J’adore être pris en flagrant délire
Se coucher tard nuit.
On se prend souvent pour quelqu’un, alors qu’au fond, on est plusieurs.
Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter.
Si Dieu n’est pas marié, pourquoi parle-t-on de sa grande Clémence ?
Je crois à l’immortalité et pourtant je crains bien de mourir avant de la connaître.
La raison du plus fou est toujours la meilleure.
Le flux et le reflux me font « marée ».
Dès que le silence se fait, les gens le meublent.
Si vous cassez un bout de bois en deux, il y a encore deux bouts à chaque bout.
Tous les écologistes sont daltoniens, ils voient vert partout !
Toute la nuit, j’ai cru entendre le chromosome en plus qui tournait en rond dans ma case en moins.
La plupart des gens préfèrent glisser leur peau sous les draps plutôt que de la risquer sous les drapeaux.
C’est pour satisfaire les sens qu’on fait l’amour ; et c’est pour l’essence qu’on fait la guerre.
Être raisonnable en toutes circonstances ? Il faudrait être fou…
J’ai toujours réussi à rater tous mes examens.
– Mais pourquoi courent-ils si vite ?
– Pour gagner du temps ! Comme le temps, c’est de l’argent… plus ils courent vite, plus ils en gagnent !
Je suis adroit de la main gauche et je suis gauche de la main droite.
Un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe.
Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux.
Trois fois rien, c’est quelque chose.
Rien, ce n’est pas rien ! La preuve, c’est que l’on peut le soustraire. Exemple : rien moins rien = moins que rien !
Je n’aime pas être chez moi. A tel point que lorsque je vais chez quelqu’un et qu’il me dit : « Vous êtes ici chez vous », je rentre chez moi !
Quand les Verts voient rouge, ils votent blanc.
Si ma femme doit être veuve un jour, j’aimerai mieux que ce soit de mon vivant.
Qui prête à rire n’est jamais sûr d’être remboursé.
Du moment qu’on rit des choses, elles ne sont plus dangereuses.
Un croyant, c’est un antiseptique.
Moi, je fais attendre les gens pour leur faire passer le temps.
Moi, lorsque je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache !
Quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’entend plus que lui !
Il buvait toutes mes paroles, et comme je parlais beaucoup, à un moment, je le vois qui titubait…
La grippe, ça dure huit jours si on la soigne et une semaine si on ne fait rien.
L’intellectuel dont la richesse est toute intérieure n’a rien à craindre du percepteur qui voudrait le taxer sur ses signes extérieurs de richesse.
Parce qu’il y a des magiciens qui vous promettent la lune… Moi, je vous promets le soleil !
– Le fou n’aime pas la marche…
– Pourquoi ?
– Parce qu’il la rate !
Avez-vous remarqué qu’à table les mets que l’on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?
Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !
L’autre jour, au café, je commande un demi. J’en bois la moitié. Il ne m’en restait plus
Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !
Un ministre, ça ne se vend pas ! Ca s’achète parfois ! Mais ça ne se vend pas !
J’ai un ami qui est xénophobe. Il déteste à tel point les étrangers que lorsqu’il va dans leur pays, il ne peut pas se supporter !
Ne rien faire, ça peut se dire. Ca ne peut pas se faire !
J’ai été hier au cinéma. Voir un film en noir et blanc. Pas un film en couleurs : je suis en deuil.
Vous savez, les idées elles sont dans l’air. Il suffit que quelqu’un vous en parle de trop près, pour que vous les attrapiez !
Est-ce que c’est en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions faire le jour même que nos l’éviterons ?
Monsieur, ce que j’admire en vous, c’est que vous avez le courage d’être vous-même ; avec tout ce que cela comporte de ridicule !
Quand on demande aux gens d’observer le silence… au lieu de l’observer, comme on observe une éclipse de lune, ils l’écoutent !
Lorsqu’on a la prétention, comme moi, d’entraîner les gens dans l’imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel, ensuite… et sans dommage !
J’ai un copain, il est pilote d’essai… enfin, il ne l’est pas encore ; pour l’instant, il essaie d’être pilote !
On ne sait plus ce que c’est que l’obscurité. A force de vouloir faire la lumière sur tout, on ne distingue plus rien !
Je connais un critique qui est en même temps auteur… ce qui le met en tant qu’auteur dans une situation critique !
– Est-ce que les histoires que vous racontez ne vous empêchent pas de dormir ?
– Si, mais comme ce sont des histoires à dormir debout, je récupère !
On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !
Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir !
– Qu’est-ce que vous regardez ? C’est la carte routière ?
– Non ! C’est la carte des vins. C’est pour éviter les bouchons !
® Raymond Devos – Humoriste français décédé le 15 juin 2006